Le tabac

Il existe de nombreuses marques de tabac, pour tous les goûts. Avec la guerre et la rupture des voies d’approvisionnements venant d’Amérique, apparaissent les rationnements qui provoquent une réorientation de toute l’industrie concernée du Reich vers les tabacs plus forts venant d’Orient et d’Asie. La Turquie par exemple, fut l’un des grands fournisseurs de l’Allemagne dans ce domaine. 

 

Les cigarettes étaient conditionnées dans des étuis en carton, en papier ou en métal, sans compter les portes-cigarettes d’achats personnels. Il était tout à fait possible également de se procurer des cigarillos ou du tabac en vrac avec le papier adéquat et même de petites machines permettant de rouler plus facilement.

 

La pipe était beaucoup plus répandue dans la société qu’aujourd’hui, surtout dans les couches populaires. Elles étaient souvent petites, rondes ou à six facettes évasées, en bois ou en bakélite, avec une âme en terre cuite pour qu’elles ne se consument pas.

Le tabac est conservé dans les paquets ainsi achetés ou dans des blagues, avec un cure-pipe.

 

Enfin, les cigarettes avec filtres n’existaient pratiquement pas, mais on pouvait se procurer des embouts en verre avec du coton à l’intérieur que l’on fixait dans un porte-cigarette en bakélite. 

 

Les briquets étaient de forme oblongue, en aluminium ou bakélite, et se partageaient le marché avec les allumettes.

 

Les hommes tenaient leur cigarette entre le pouce et l’index, cette façon de faire était extrêmement courante, bien plus que maintenant. 

Tabac : dotations, restrictions et cancer

Bien avant l’arrivée du national-socialisme au pouvoir, les médecins allemands ont fait le lien entre le cancer du poumon et le tabac, ce qui déboucha aux premières campagnes anti-tabac du XXe siècle. Le terme de « tabagisme passif » (Passivrauchen) est également créé en Allemagne dans les années 30. Hitler accorde personnellement un support financier au Wissenschaftliches Institut zur Erforschung der Tabakgefahren (« Institut pour la recherche sur les dangers du tabac ») de l’université d’Iéna, principal institut anti-tabac d’Allemagne, fondé en 1941 et dirigé par Karl Astel.

Pour cette campagne, le régime a utilisé plusieurs tactiques de propagande pour convaincre la population allemande de ne pas fumer. Mais c’est après la reconnaissance des effets délétères du tabac sur la santé que plusieurs points de la campagne anti-tabac ont fait l’objet de dispositions législatives ou réglementaires.

 

Ainsi, à partir de la fin des années 30, certaines insititutions (notamment la Luftwaffe et la Reichspost) imposent le bannissement de la cigarette. Le tabagisme fut également interdit dans les établissements de soins, dans certains services publics, dans les maisons de repos et dans les écoles.

 

La campagne antitabac comprenait l’interdiction de fumer dans les tramways, les bus et les trains urbains, la promotion de l’éducation sanitaire, la limitation des rations de cigarettes dans la Wehrmacht, l’organisation de conférences médicales pour les soldats et l’augmentation de la taxe sur le tabac. Les autorités ont également imposé des restrictions sur la publicité sur le tabac et le tabagisme dans les espaces publics, et réglementé les restaurants et les cafés. Ces mesures ont été largement contournées ou ignorées. 

 

Hitler désapprouve la liberté de fumer des militaires ; durant la Seconde Guerre mondiale, il déclare le 2 mars 1942 : « c’était une erreur, imputable au commandement de l’armée à l’époque, au début de la guerre ». Il annonce également qu’il est « incorrect de dire qu’un soldat ne pouvait vivre sans fumer » et promet la fin de la consommation de tabac dans l’armée après la fin de la guerre.

En 1942, une pénurie de tabac se fait sentir et 2/3 de toutes les usines de tabac allemandes ont été fermées, certaines devant être converties en usines d’armement. 

Une nouvelle étape fut franchie en juillet 1943 avec l’interdiction aux personnes de moins de 18 ans de fumer en public.

Réglementation militaire

Des restrictions sur le tabagisme ont également été introduites dans la Wehrmacht . Les soldats ne recevaient pas plus de six cigarettes gratuites par jour. Des cigarettes supplémentaires étaient souvent vendues aux soldats, surtout lorsqu’il n’y avait pas d’avance ou de retraite militaire sur le champ de bataille; cependant, ils étaient limités à 50 pour chaque personne par mois. Les non-fumeurs pouvaient recevoir des rations alternatives, telles que de la nourriture et du chocolat. Le personnel auxiliaire féminin de la Wehrmacht n’a pas reçu de rations de cigarettes.